1ère étape: Chartainvilliers  à Pithiviers, le 15 mai

 

 

 

 

 


Départ de Chartainvilliers à 9 h 30.

Avant, il m'a fallu trouver du pain pour le petit déjeuner et le casse-croûte. J'ai fait le tour (en voiture) : Jouy fermé; Saint-Piat fermé; à Maintenon, la seule boulangerie ouverte est celle de la rue principale.

Pesée du vélo : 25 kilos à vide plus les bidons et le casse-croûte. Je tire donc environ 28 kilos.

Kilométrage au compteur: point zéro : 1708 km.

Au départ, le ciel est vraiment menaçant et ça sent très fort la pluie. J'enveloppe donc tout ce qui ne l'était pas dans des sacs plastiques et, en route, après le signe de croix du départ – pèlerinage oblige -.

L'étape a été sans histoire et sans grande peine. Il n'a pas plu du tout. Même le ciel s'est dégagé et je suis arrivé à Pithiviers avec un grand soleil.

En chemin, près de Levesville la Chenard, on installe une ferme d'éoliennes. Trois pales étaient alignées dans un champ. Je suis allé les voir et j'ai mesuré 43 pas de longueur (des pas un peu forcés), ce qui, j'imagine, doit faire pas loin de 40 mètres. J'en suis resté sur le derrière.

Il ne faisait pas de vent. Un peu d'air à partir de midi venant du sud-est, donc pleine face. Mais ce n'était pas vraiment gênant.

À Pithiviers, il y a énormément de travaux d'embellissement.

Je me suis logé comme l'an dernier, au "Relais de la Poste" où j'ai pris la demi-pension pour 59 €.

L'étape a mesuré 84 km et je suis resté 5h 04 au grand air.

Visite de la ville où il n'y a rien à voir, comme l'an dernier.

SHOPI ouvre à 8 h 30 le matin.

Repas du soir sympa. La salade aux gésiers est toujours excellente. L'hôtel semble plein à raz bord, beaucoup de mecs seuls. Probablement est-ce lié aux travaux en ville.

 


2ème étape: Pithiviers à Charny le 16 mai


Le petit déjeuner au relais de la poste est somptueux: beaucoup de café, jus de fruits à volonté, croissants, un tiers de baguette, miel et confitures plus un petit "Nutella".

Comme l'an dernier j'ai fait mes achats casse-croûte au SHOPI : sandwich au saucisson, gâteaux secs, tartelette aux agrumes, 2 citrons pour la boisson en route et 2 pommes.

Départ à 9 h 30. À partir de Château-Renard, j'ai essuyé la pluie, n'ayant pas eu la patience d'attendre en ville. Je suis arrivé trempé après une averse de 15 km, parfois assez forte. Cela m'a permis de tester l'étanchéité de mon équipement: presque parfait, grâce aux nombreux sachets de plastique qui enveloppent tout. Seuls le compteur kilométrique et la carte routière échappaient à la règle. J'ai été obligé de les envelopper avec des sachets transparents de super marché. La carte routière est fichue.

À Château-Renard je suis monté au château sans trop de difficultés, ce qui me conforte dans ma confiance dans le rapport 30/28. À vrai dire, je suis très satisfait jusqu'à présent du pignon de 28 sur la roue libre, avec lequel je travaille beaucoup avec le plateau de 52. Il m'évite de changer fréquemment de plateaux.

Sur le terre-plein des remparts, j'ai été entrepris par un gars qui musait par là, genre vieux séminariste. Il a quand même réussi en 10 minutes à me faire dire d'où je venais, où j'allais, que j'étais invité à l'audience générale du pape (ça la lui a coupée), que c'était mon pèlerinage, que j'étais aussi allé à Compostelle; un vrai pro du tire-bouchon. Mais je me suis laissé faire.

L'étape a mesuré 94 km (3 à 5 km d'errances à Montargis). J'ai passé 5 h 50 au grand air. Pendant cette étape, j'ai vraiment senti que je remettais mes roues dans les traces de l'an dernier. Curieusement cela me rassérène, preuve que ce long périple solitaire me porte souci. Aurais-je la force d'arriver au bout ? Pour le moment, je me sens au moins aussi bien que l'an dernier, sans doute même, mieux. En tout cas, le réglage de mon vélo et des équipements est bien meilleur. Je n'ai presque pas de douleur aux cervicales ni aux fesses et je fais des mouvements de décontraction de l'épaule gauche assez régulièrement ce qui réduit l'ankylose dont j'avais souffert l'an dernier.

Je loge à l'hôtel du "Cheval Blanc" à Charny. Je suis le seul client de l'hôtel, le chauffage est coupé et la chambre, bien que de plain-pied sur une jolie cour intérieure, est peu sympathique d'humidité et de fraîcheur. Rien n'a pu sécher.

Le repas du soir a été minable : une tranche de pâté et une andouillette - frites. J'ai dû ajouter un rumsteck à 16 € 50 pour satisfaire ma fringale. Il y a pourtant quelques clients au restaurant le soir. Il est vrai qu'à Charny, il n'y a pas beaucoup de restaurants avec un minimum de classe.

La salle du restaurant est impressionnante par le nombre et la beauté des poutres brutes qui la charpentent. Le bacula est resté apparent, sans installation de plâtre entre les solives, puis a été vernis. Ces très "class". Pour éviter les chutes de poussière ils ont dû plâtrer au dessus.


3ème étape: Charny à Vézelay le 17 mai.

 

 


Le petit déjeuner est correct sans plus.

Je suis parti vers 9 h 15, avec un temps couvert et frais. Le soleil a fait du cache-cache avec les nuages et le temps est petit à petit devenu orageux. Mais il n'a pas plu.

J'ai roulé 94 km et suis resté environ 6 heures en route.

Ce fut une étape très agréable, sans anicroche et avec juste ce qu'il faut de difficultés.

J'ai acheté mon casse-croûte à la supérette de Charny avant de partir et je l'ai mangé à la forteresse de Druyes les Belles Fontaines où je suis monté tout droit, ce que je n'avais pas pu faire l'an dernier. Le rapport 30 / 28 est vraiment super.

Du coup, en arrivant à Vézelay, je suis grimpé à vélo à la basilique, c'est raide ! Les ponts et chaussées locaux rapetassent la chaussée en haut, si bien que le gravier colle aux pneus et que ça pue. Cette basilique romane est fabuleuse. En y entrant, j'ai retrouvé ce même émerveillement qui m'avait saisi l'an dernier. En plus, la montée à vélo m'avait fortement motivé !

J'ai pris une chambre à l'hôtel "La Palombière" dont le patron (qui est le frère de la patronne, laquelle me paraît mener la boutique) semble être un redoutable bricoleur. Il est en train de repeindre (grattage, antirouille, 2 couches de peinture) toutes les persiennes, portail et autres portes métalliques. Il est très sympa.

J'écris ces souvenirs au bar de la terrasse, sur l'esplanade, avec une vue sur toute la façade tellement bizarre. C'est dommage qu'il y ait l'odeur du goudron. Il n'y a que très peu de touristes.

Comme l'hôtel ne fait pas restaurant, je suis allé dîner en ville: repas du soir correct (soupe à l'oignon + bœuf bourguignon de chez Picard-Surgelés + fromages excellents + ½ très bon bourgogne) mais rapport performance / prix assez bas. C'était pourtant le moins cher.

Au lit, première mi-temps / Barcelone contre Arsenal, je n'ai pas tenu la deuxième.


4ème étape: Vézelay à Anost le 18 mai.

 

Ce fut une étape décevante. De fait, il a plu du début à la fin, plus ou moins, mais il y a plu sans arrêt et il faisait froid dans les descentes. En plus, sous la pluie battante, je n'ai pas vu l'embranchement pour aller à Lormes. Je suis donc allé jusqu'à Corbigny pour remonter ensuite à Monsauche les Settons retrouver mon itinéraire.

Cet itinéraire, je ne l'avais pas suivi volontairement à la sortie de Vézelay. Avec la pluie battante, j'avais décidé d'écourter et de piquer directement sur Lormes. Zéro partout !

Ensuite en arrivant en haut de la colline qui domine Anost, je me rappelais la descente de trois kilomètres environ jusqu'à Anost comme un moment de pur délice. Las, juste en haut, à la bascule, il s'est mis à déluger et j'ai fait la descente en ciré et dégoulinant. J'ai donc décidé d'arrêter à Anost, s'il y a un hôtel. Il y a, tenu par un jeune couple très sympathique. Et, cerise sur le gâteau, ils ont mis du chauffage.

Aujourd'hui, j'ai passé 6 heures sur la route et j'ai parcouru 88 km. Anost se trouve à un peu moins de 25 kilomètres d'Autun. Autant que je me rappelle, cela descend sans arrêt. À partir d'Autun, je rentrerai dans la route inconnue.

Le petit déjeuner fut aussi somptueux que le chauffage de la chambre : 2 croissants, café à volonté, 2 petits pains, un énorme morceau de beurre, 2 confitures à volonté. Je n'ai même pas mangé tout le pain

Au mini super marché d'Anost, je n'ai pas trouvé de sandwiches préparés. Ils n'en ont pas pour ne pas faire concurrence au restaurant où j'ai dîné qui est associé à l'hôtel. J'ai donc opté pour des figues sèches ; 500 grammes qu'il va falloir que je me traîne.

 


5ème étape: de Anost à Charolles le 19 mai.

 

Le temps a été très menaçant jusqu'à midi. Il a plu, mais pas sur moi. Comme dans mon souvenir, d'Anost à Autun, la route descend continuellement. Puis je suis sorti d'Autun par la route de la "Croix de la Libération", soit 2 kilomètres à forte pente (2 chevrons sur la carte). Je l'ai fait, et à vrai dire, sans trop peiner. Cela m'encourage pour les Alpes. (Nota : je ne suis pas monté jusqu'à la croix, il ne faut quand même pas pousser le vice à l'extrême. Ensuite, j'ai suivi cette petite route de crête en crête jusqu'à St Eugène soit une grosse trentaine de kilomètres superbes, en pleine nature décorée par les troupeaux de bovins blancs, mais bourrée de casse-pattes.

M'étant arrêté à la mairie de la Chapelle s/s Uchon, M. le maire est sorti voir ce qui se passait et nous avons taillé le bout de gras. C'est un maire très sympathique, les deux pieds dans la glaise.

Le carrefour se trouvant en pleine descente à St Eugène, je l'ai manqué et j'ai filé vers Toulon s/s Arroux où je me suis arrêté pour casser la croûte. C'est fou le nombre de poids-lourds qui transitent dans ce bourg. J'ai ensuite filé vers Perrecy les Forges où j'ai retrouvé mon itinéraire. Il y a, à Perrecy, une belle abbatiale mais je n'y suis pas allé, un, parce que je l'ai vue trop tard et qu'il me fallait remonter, deux, parce que, comme 99.9 % des églises, elle aurait été cadenassée.

Je me suis posé quelques kilomètres plus loin, à Gènelard, sur les berges du canal du centre car il faisait soleil. Que les canaux sont beaux avec un peu de soleil !

Je suis arrivé sans encombre à Charolles après avoir parcouru 100 km et profité du grand-air pendant 6h39. Je suis descendu à l'hôtel "Le Téméraire" qui n'a rien de particulier. La pension est correcte.

 

 

 

Repos à Charolles le 20mai

La journée démarre par un petit déjeuner très correct. Il pleut, il pleut, il pleut. Il a plu de façon régulière jusqu'à 15 h. J'ai tourné en ville, visité l'église romane, acheté Libé et lu en buvant un café.

À 13h, je suis allé au restaurant que m'avait indiqué Éric et où nous étions allés quand il était à Gueugnon. J'ai commandé une entrecôte bourguignonne. Chouette !

L'après-midi, sieste imposée par le temps. J'ai abandonné tout espoir d'aller à Paray le Monial, d'autant qu'il y a la finale de la coupe d'Europe de rugby, Biarritz contre les Irlandais qui ont gagné. Au coup d'envoi le soleil est apparu.

En fin d'après-midi j'ai complété ma visite de Charolles par une balade le long des deux rivières et au prieuré situé sur la colline opposée à celle sur laquelle est le château du Téméraire.

 


6ème étape: de Charolles à Tarare le 21 mai.

 

Le 21 mai matin : temps dégueu de dégueu. À huit heures, il pleut et le ciel est uniformément gris. Beurk ! Pourvu que ça se lève.

Et le miracle a lieu. Vers 8h30, le ciel s'est dégagé et la pluie à cessé. J'ai pu partir vers 9 heures tout à fait normalement.

Le démarrage est assez sec. Pour sortir de Charolles vers Marcilly, un, il faut trouver, deux, ça grimpe sec. À un bled nommé Conche le Bois Sainte-Marie, j'ai encore une fois manqué la route et filé vers Dyo. Oh la vache ! La montée à Dyo doit faire près de 10% sur 1 km. Je suis arrivé en haut debout sur les pédales en zigzaguant.

L'église, romane bourguignonne, sans chichi, était ouverte, dimanche oblige. J'y ai repris mon souffle avec plaisir.

Ensuite, dégoûté des petites routes introuvables et casse-pattes, j'ai rejoint la grosse départementale, peu chargée ce dimanche. Elle m'a amené à La Clayette où j'ai été ébahi de tomber en pleine ville sur un somptueux château renaissance. Blois en Bourgogne.

Évidemment je n'ai pas trouvé la route qui double la grosse départementale, j'ai donc continué sur icelle jusqu'à Chauffailles par une suite de rudes grimpettes et de toboggans descendants. Après Chauffailles, la valse des dénivelées s'est encore appesantie. Mais que la route est belle ! Avec en plus, le soleil au rendez-vous.

Je suis arrivé à Tarare sans encombre mais passablement épuisé. Grâce aux indications éclairées du seul et unique couple de promeneurs de ce dimanche après-midi, j'ai pu trouver l'hôtel de Michel Burnichou qui semble être le seul en ville (bien qu'un peu à l'extérieur). Michel Burnichou était en train de bricoler ses travaux de rénovation. Il m'a ouvert cependant, m'a proposé de prendre la chambre la moins chère parce que sur la route, mais me dit-il, il n'y aura pas de circulation un dimanche soir. Encore un qui, par sa gentillesse, ne fera pas fortune. Puis il m'a fait mettre le vélo dans la salle de réunion de l'hôtel. J'ai pris une douche et dormi plus d'une heure. Je me suis réveillé affamé et suis parti en ville où j'ai commandé un couscous royal.

Aujourd'hui j'ai parcouru 89 kilomètres et suis resté 6 h 46 au grand air et au soleil.

 


7ème étape: de Tarare à Communay le 22 mai.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le petit déjeuner à l'hôtel était somptueux. Avez-vous remarqué que le petit déjeuner est l'image du caractère radin ou non de la direction ?

Virée à vélo à Tarare pour acheter citron et casse-croûte. Tout est encore fermé. Finalement j'ai fait affaire en revenant vers l'hôtel au supermarché Ed qui ouvrait ses portes.

Départ sous un ciel très mitigé qui deviendra de plus en plus menaçant sur mes arrières de plus en plus rapprochées.

Mais mon protecteur veille. Pas une goutte n'est tombée jusqu'à ce que je pose le vélo contre la maison de Jean-Marc et Anne. À cet instant précis, il s'est mis à déluger. Étonnant non ? !

La randonnée a été agréable, par de très belles routes. Il y a eu deux grosses montées de 6 à 7 km chacune, l'une à la sortie de Tarare, l'autre pour monter à Duerne à la sortie de Ste Foy l'Argentière. À Sainte-Foy, la cuvette était remplie par l'orage qui cherchait à me rattraper. Il y a eu aussi de fortes rafales de vent qui m'ont un peu gêné dans les montées mais faisaient le frein aérodynamique dans les descentes.

A Mornant, une pancarte confirmait ma carte et annonçait un "aqueduc romain" là où j'allais. J'y suis donc allé. J'ai même trouvé la pancarte "parking de l'aqueduc romain", mais d'aqueduc, point. J'ai viré, tourné, puis suis reparti bredouille. Ce doit être un très misérable reste.

Aujourd'hui j'ai parcouru 82 km et pris le grand air pendant près de 6 h.

La soirée en famille a été tranquille. Les enfants, probablement dûment chapitrés, ont été charmants et discrets. Matthieu ne voulait pas croire que j'étais venu complètement à vélo. Il croyait que j'étais en voiture avec le vélo dans la voiture. Selon Anne, il a été très surpris. Baptiste a été charmant et a fait son cirque habituel pour aller au lit. Charles était un peu grognon, sûrement une dent. Mais il a voulu que je lui fasse le contour de sa main sur l'ardoise magique, sans fin, et chaque fois il disait "collé" d'un air radieux.

Anne avait fait du lapin au four avec des tagliatelles. C'était le repas qui convenait. En dessert, il y avait trois gâteaux différents. Je n'ai mangé que de celui fait par la copine ou la voisine. Je n'avais plus faim. Ensuite j'ai lu une page à chacun des deux grands qui ont eu la courtoisie de n'en pas réclamer plus. Ensuite, je suis allé me coucher.

Je trouve que par moment, Anne ressemble de profil à Élisabeth Guigou. Je n'ai pas osé lui dire. Les trois enfants sont merveilleusement beaux.

 


8ème étape: de Communay à Voiron le 23 mai.

 

Mardi 23 matin, je suis allé accompagner les enfants qui à la halte garderie, qui à la petite maternelle, qui à la grande maternelle. C'est fabuleux leur joie et le bonheur de tous ces enfants d'aller à l'école. C'est beau. Dommage que cela se gâte après. Après l'école, Anne m'a conduit faire mes petits achats quotidiens puis :

Au revoir.

J'ai quitté la maison vers 9 h15, Jean-Marc était parti à sa raffinerie vers 7 h 45. Je ne me suis pas trompé pour prendre la route de Vienne et tout roulait impeccable jusqu'à Vienne où il a fallu naviguer au milieu du délire des voitures, camions, motos sur toutes ces grandes voies. L'enfer.

Évidemment j'ai raté la route recherchée et j'ai dû rebrousser chemin. J'ai fait au moins cinq kilomètres de trop.

Sortie de Vienne un peu raide, pas trop. Puis la route, assez jolie mais monotone, monte régulièrement de 272 mètres au-dessus de Vienne, jusqu'à 422 m à Pont Rouge pour ensuite redescendre régulièrement jusqu'au-dessus de Voiron avant d'attaquer la grosse descente sur Voiron. À La-Côte-Saint-André, un petit panneau annonce : "château Louis XI". Bien que la grimpette soit raide j'y vais courageusement. J'arrive à "Parking château Louis XI" et pas de château en vue. Je me suis dit qu'ils me refaisaient le coup de l'aqueduc romain d'hier à Mornant. Je vais au fond du parking, je trouve une flèche "château", je suis : miracle ! Une superbe bâtisse en U autour d'une esplanade mais, horreur suprême, ces analphabètes ont construit un énorme immeuble en béton sur la branche ouverte du U, bouchant toute la perspective sur la vallée avec, dans l'axe, la petite église splendide. Quel dommage ! Qui a pu faire tranquillement une horreur pareille ?

En chemin, j'ai cassé la croûte dans un abribus délabré du côté de La Frette. Un chat marron clair chassait dans le champ à côté. Il a attrapé un gros mulot ou un petit lapin qu'il a croqué en me regardant manger mes pâtes de fruits et biscuits. Il semblait me dire : " C'est meilleur quand c'est frais ".

À Voiron il y avait une circulation de dingue. Après avoir localisé un hôtel, je m'y suis rendu. Accueil glacial d'un gros adipeux vautré devant son ordinateur. Il y a une chambre à 48 € 50, les autres sont prises. La demi-pension est à 62 € quelle que soit la chambre. Cela me surprend puisque les chambres sont à des prix différents. Je le dis. Le mec se vexe. Nous nous quittons.

Je cherche par téléphone un autre hôtel. Le Kyriad est trop cher. Le Castel-Anne à des chambres, mais pour le trouver il m'a fallu trois itérations au milieu de la circulation et trois coups de téléphone. En fait, c'était très simple, il suffisait d'aller assez loin. La bâtisse est splendide. C'est un très bel hôtel, la chambre est très spacieuse (lit double plus un autre en 90 plus un lit parapluie déployé !) Le restaurant et le bar sont magnifiquement installés. Dans le parc de l'hôtel il y a un marronnier extraordinaire qui fait au moins 30 mètres de haut.

Jusqu'à ce superbe hôtel, j'ai parcouru 95 km (dont au moins 10 de trop) et j'ai profité du grand air et de la puanteur de Vienne et de Voiron pendant 6 h 1/4.

En arrivant, après avoir déchargé le vélo, je suis reparti acheter mon casse-croûte de demain. Quelle différence entre le vélo chargé et le vélo à vide ! Je me sentais comme un petit cabri. J'ai fait les achats dans un Lidl. C'est plus nul que Ed.

 


9ème étape: de Voiron au Bourg d'Oisans le 24 mai.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hier soir, le repas a été bon mais genre "nouvelle cuisine" et le petit déjeuner fut un petit déjeuner de riches.

Je suis parti exceptionnellement tôt, avant 9 heures, par un soleil superbe et donc un ciel tout bleu, vue sur les montagnes, etc. Le bonheur aurait pu être complet, n'était la circulation démentielle car il n'y a que des grandes voies entre Voiron et Grenoble.

Incontestablement, je le confirme, l'automobile c'est la peste et l'automobiliste le choléra. Les pires sont les camions de chantiers qui font des rotations et qui ne voient dans le cycliste qu'une cause de perte de temps qu'il convient d'éliminer. Les sous-pires sont les femmes qui n'osent pas empiéter sur la ligne continue, mais veulent quand même me dépasser ; les andouilles !

La traversée de Grenoble fut longue, environ 20 kilomètres. La ville s'est équipée d'une grande quantité de belles pistes cyclables. Des vraies pistes vraiment pensées pour le cycliste. Ce devrait être l'exemple à suivre. C'est parfait, il n'y a aucun reproche à faire. Par contre il n'y a aucune signalisation urbaine de direction. Heureusement, avec les montagnes, on y arrive.

Dans les quartiers périphériques j'ai demandé plusieurs fois la route de Vizille. Mes gentils interlocuteurs furent surtout des maghrébins,. Ils m'ont envoyé n'importe où. L'un d'eux, à 200 mètres du grand carrefour où il aurait fallu que je tourne à gauche, m'a dit sans fin : " c'y tout droit, c'y tout droit, c'y  tout droit … ". Et je suis allé tout droit. Après Grenoble, la route est magnifique. Pas trop trop de circulation jusqu'au Bourg d'Oisans où je suis arrivé à 14 h 30. J'avais réservé à l'hôtel "Oberland", mais il n'accueillait qu'à partir de 17 heures. Je suis donc allé à l'hôtel "Florentin", vieillot, sympa et moins cher.

Après la douche et la lessivette quotidienne, je suis allé à la poste expédier tout ce qui ne m'a jamais servi, sauf le pantalon bleu marine pour le pape. Il faut alléger pour demain !

J'ai parcouru aujourd'hui 83 km et je suis resté dehors 5 h 36.

La chambre est spartiate et les voisins (trois anglophones) campent au pied de mon lit. Heureusement, ils ont été très corrects et se sont couchés tôt et levés pas trop tôt.

Excellent repas du soir : spaghettis, viande sauce champignons.

 

 


10ème étape: du Bourg d'Oisans à Briançon le 25 mai.

 

Le petit déjeuner fut somptueux. L'hôtelier n'est pas radin.

Départ vers 9 heures. Il fait très beau, froid et sec. Je me couvre un maximum mais les cinq premiers kilomètres, je souffre du froid au bout des doigts et je me demande si je ne vais pas m'arrêter pour enfiler le bas de survêtement.

Mais les premières pentes arrivent à 5 km du départ avec la "rampe des commères" qui grimpe sec et qui réchauffe. Et puis, c'est une montée continue, pas trop dure, avec très peu de descente, jusqu'au col du Lautaret à 2058 mètres, avec le soleil, au milieu des névés, avec le glacier de la Meije sur la droite. C'est somptueux et je suis heureux d'avoir pu le faire.

Je suis arrivé au sommet en bon état. Un autre cycliste, hollandais, m'a photographié avec le portable devant la pancarte et je lui ai rendu la politesse.

À la montée, il y a plusieurs tunnels et je n'y étais pas tranquille, sans éclairage, avec les voitures qui passaient près… Brouf ! … Non, je n'aime pas les tunnels, d'autant que j'ai pris conscience avec horreur du fait que mon vélo n'a aucune signalisation, même pas un catadioptre ! Ensuite, il y a 28 km de descente continue jusqu'à Briançon. Par endroits, la route est en très mauvais état, si bien que j'ai cassé un rayon de la roue arrière qui est voilée. Demain, il faudra que je fasse réparer. Ma vitesse maximum a été de 53 km/h (parce que je freinais) .

En arrivant à Briançon, j'ai erré comme toujours. C'est très en pente et en cherchant, je suis descendu. C'est la pente naturelle. Je suis donc remonté par la rue centrale qui monte à plus de 10 % sur au moins 300 mètres. Du coup je me suis arrêté à l'hôtel "Edelweiss" qui se trouve aux 2/3 de la côte et qui m'a proposé une très jolie chambre. Ils ne font pas demi-pension, mais il y a plein de restaurants alentour.

Aujourd'hui, jour de l'Ascension, j'ai parcouru 71 km (dont 4 dans Briançon) et je suis resté 6 h dehors. Le Bourg d'Oisans se trouvant à 730 m et le col à 2058, j'ai dénivelé d'environ 1300 m.

Briançon, à 1321 mètres d'altitude, fut la ville la plus haute d'Europe.


 

Le 26 mai, journée de repos à Briançon.

Dès 8 h 55, je me suis trouvé devant l'atelier de réparation des vélos qui m'a été vivement recommandé par un autre, fermé,. À neuf heures pile, ouverture. Dépôt du vélo. Diagnostic. Pas de problème, ce sera prêt vers 10h.

En attendant 10 heures, je traîne sur le bord de la Durance et de la Guisane dont j'admire le confluent. Les eaux de la Durance comme celle de la Guisane, sont gris-bleu-vert comme il sied à des eaux de fonte des neiges. Très jolies. Et ça coule ! Et je suis choqué de la pauvreté des aménagements d'embellissement de cette partie de la ville, la partie basse, où les potentialités sont pourtant fabuleuses. Les trottoirs sont inexistants ou défoncés. Les rues sont faites pour la bagnole et ça pue. Il est vrai que la journée est lumineuse, le soleil arde tous ses rayons et, ce matin, il n'y a pas un souffle d'air. Mais je referai la constatation de la puanteur tout au long de la journée, malgré le petit vent de l'après-midi. Je pense que, en raison de l'altitude, les voitures carburent moins bien que plus bas.

Après avoir récupéré mon vélo, acheté un kit de signalisation (N.B. : j'ai retrouvé aussi mon brassard "Polar") pour passer plus tranquille les futurs tunnels, j'ai remisé le vélo à l'hôtel et suis allé me réfugier dans la citadelle où l'air est beaucoup moins empuanti.

La visite de la citadelle Vauban est très intéressante. Il y aurait des marches à faire alentour, mais je n'ai pas les chaussures pour et je sens que mes pieds me déconseillent d'essayer.

À midi, repas pizzeria (salade verte, tagliatelles sauce bolognaise). J'ai besoin de me recharger en hydrocarbonates. Après, sieste et re-balade dans la ville basse, à la recherche du premier coin où j'avais atterri et demandé mon chemin. Je l'ai retrouvé.


11ème étape: de Briançon à Susa le 27 mai.

 

Après un bon petit déjeuner et une préparation rapide, je suis parti vers 8 h 30 car il menace de faire chaud. La montée du col de Mongenèvre se fait sans problème. C'est un peu plus raide que le Lautaret, mais beaucoup plus court : 9 km de montée pour 500 mètres de dénivelé, soit 5,5 % de moyenne.

La nouvelle route évite le village de Mongenèvre. J'ai donc pris l'ancienne route pour passer dans le village. Là, une vieille dame m'a entretenu longuement. Elle avait envie de parler et de se plaindre qu'il n'y ait plus de route pour apporter de l'animation (sic) . Photos, MMS's, Régine rappelle car elle ne sait pas visualiser la photo et croit avoir perdu le texte. Je lui renvoie le MMS car elle croit aussi avoir perdu la photo !

J'ai franchi la frontière italienne après avoir parcouru 894 km en France selon mon compteur.

Puis descente vers Susa. La route est par endroits très pentue et en très mauvais état car il y a des travaux. Ils construisent plein de tunnels, si bien qu'il y a des messages peints sur les parois "basta tunnel". Il y a trois tunnels (je crois) actuellement. L'un d'eux m'a fait peur car, en raison des travaux je suppose,  il n'y a aucun éclairage et des panneaux sont installés sur le bord de la chaussée que je ne voyais qu'au dernier moment (voyais = devinais).

À partir de Cesana Torinense, la route suit la Dora Riparia. Elle était coupée par un gros éboulement au km 77. J'ai pu passer à pied.

Je me suis arrêté pour circuler à vélo dans le village de Exilles dont les toits de lauzes que surplombe la route m'ont impressionné. Ce village possède une forteresse majestueuse en éperon au milieu de la vallée, à l'aval du village. En arrivant à Susa, la descente est assez vertigineuse mais sur une très belle chaussée.

Je me suis logé sans problème à l'hôtel "Stazione" pour 58,50 €, petit déjeuner inclus. La chambre est superbe avec tout le confort.

Je pense que j'aurais pu sans problème pousser jusqu'à Turin. Mais il faisait très lourd et j'ai préféré m'économiser.

J'ai parcouru aujourd'hui 58 km et suis resté sur la route 4 heures 1/4. Susa se trouve à 500 mètres d'altitude. Il y a donc eu 1300 mètres de dénivelé en descente.

Actuellement je suis à une terrasse pour manger un sandwich à la tomate, autrement dit "bonino pomodoro". Passe une caravane de voitures type sport-rallye, échappement libre. L'Italie comme on l'imagine. En tête, une Ferrari rouge.

À Susa les Français font la queue dans les boutiques d'alcool (un J&B = 11 EUR).

Le repas du soir à l'hôtel était cher et mauvais. Le vin était horrible et piqué.